La santé mentale des enfants
La santé mentale des enfants englobe divers aspects et peut être influencée par de nombreux facteurs. Elle peut être affectée par leur environnement familial, leurs expériences à l'école, leurs interactions avec leurs pair·es et leur exposition à divers stress et traumatismes.
Définition
Ce qu’on entend par “enfant” dans cet article, c’est toute personne de moins de 13 ans n’ayant pas encore commencé la puberté au sens neurologique et hormonal du terme. La santé mentale des enfants se définit comme un état de bien-être émotionnel et psychologique qui permet à l'enfant de penser, de ressentir et d'agir de manière positive et adaptée à son âge.
Qui en est responsable ?
Les parents, les enseignant·es, les tuteur·rices et d'autres figures adultes importantes dans la vie de l'enfant peuvent aider à instaurer un environnement stable et sécurisant, qui favorise le bien-être mental de l'enfant.
Cela implique de prendre le temps d'écouter l'enfant, de comprendre ses émotions et de l'aider à les gérer et/ou réguler de manière appropriée.
L'apprentissage de la santé mentale
L'éducation à la santé mentale peut commencer dès le plus jeune âge. Cela peut inclure des discussions sur les émotions et comment les accueillir et les gérer, l'importance de parler de ses sentiments et de demander de l'aide lorsque c'est nécessaire. Il peut également être utile d'enseigner aux enfants des techniques de relaxation et de gestion du stress, comme la respiration profonde ou la méditation.
L'exemple est la meilleure façon d'apprendre à un enfant ce qu'est la santé mentale et comment en prendre soin. Lui enseigner que dire "merci" et "s'il te plaît" est obligatoire, mais ne jamais le lui dire à lui ou aux autres autour de lui, c'est lui faire comprendre que la politesse est essentielle en théorie, mais optionnelle en pratique. Il en va de même avec la santé mentale. Il faut que les adultes montrent qu’il est normal de parler de ses émotions dans certains contextes, de demander de l’aide ou d’aller chez le·a psychologue pour qu’un enfant comprenne que c’est normal.
On enseigne aux enfants à se laver les mains, à ne pas mettre à la bouche les objets qui traînent dans le bus, et à prendre des médicaments quand ils sont malades. Un·e adulte qui a une gastro reste compétent·e pour enseigner tout cela à des enfants. De la même manière, un·e adulte qui fait une thérapie reste compétent·e pour apprendre ce qu’est la santé mentale à des enfants.
Il est important d'écouter attentivement les enfants lorsqu'ils expriment leurs sentiments, sans les minimiser ni les pathologiser. Si un·e enfant dit qu'iel ne va pas bien, il ne faut ni lui répondre "Tu n'es qu'un·e enfant, quel genre de problème pourrait bien te rendre mal ?", ni l'emmener aux urgences psy dans la demi-heure. Si votre enfant vous demande de l’aide* vous pouvez lui proposer trois options :
Une oreille : parle-moi de ce que tu veux, je t’écouterai sans t’interrompre ni porter de jugement
Des conseils : on peut chercher ensemble des solutions
De l’espace et du temps : tu peux t’isoler dans ta chambre, avec de la nourriture et à boire, autant de temps que tu veux, sauf si tu me le demandes, je ne viendrai pas dans ton espace.
*Ce conseil peut s’appliquer aussi entre adultes, mais il ne concerne pas les situations d’urgence.
L’importance de l’école
L'école est un lieu où les enfants passent une grande partie de leur temps, et elle a donc un impact significatif sur leur santé mentale. Elle peut être un lieu d'apprentissage et d'épanouissement, mais elle peut aussi être un lieu d’angoisse pour les enfants, souvent minimisé. Pourtant, le travail scolaire par ses exigences, les relations avec les autres enfants par le harcèlement, l’exclusion sociale et la tolérance excessive vis-à-vis des comportements violents des enfants peuvent représenter des sources de stress importantes.
Le stress à l'école peut provoquer :
De l’anxiété
Des symptômes dépressifs
Des troubles du sommeil
Une baisse de la motivation
Des difficultés de concentration
Un retard de développement neurologique
L'école offre aux enfants un environnement stimulant et structuré où iels peuvent apprendre et développer leurs compétences. Iels y découvrent de nouveaux domaines d'intérêt et se font des ami·es. Les enseignant·es et les camarades de classe peuvent être une source importante de soutien et d'encouragement pour les enfants. Iels peuvent les aider à se sentir accepté·es et valorisé·es.
En d’autres termes, l’école peut être un paradis comme un enfer pour la santé mentale des enfants. Elle devrait elle-même aider à promouvoir la santé mentale en fournissant un environnement d'apprentissage sûr et encourageant, en offrant des ressources pour le soutien à la santé mentale, et en intégrant cet apprentissage dans le programme scolaire.
Le·a pédopsychiatre
Un·e pédopsychiatre peut être un·e précieux·se allié·e dans la prise en charge de la santé mentale d'un enfant. Cependant, il est important que la démarche ne soit pas forcée et que l'enfant comprenne pourquoi iel consulte. Il est également essentiel que les consultations ne soient pas un sujet tabou et que l'enfant ait son mot à dire dans le choix du thérapeute, la fréquence des séances, etc.
Conclusion
La santé mentale des enfants est un apprentissage qui se construit tout au long de l'enfance. En tant qu'adultes, il est de notre responsabilité de soutenir les enfants dans le développement de leur santé mentale, que ce soit à travers l'éducation, le soutien émotionnel, ou l’apprentissage de ressources appropriées.
Ressources pour approfondir
https://soinsdenosenfants.cps.ca/handouts/mentalhealth/mental_health
https://www.cairn.info/revue-l-ecole-des-parents-2017-1-page-40.htm
https://www.dunod.com/sites/default/files/atoms/files/9782100777006/Feuilletage.pdf
Livres à destination des enfants
“Petite colère et Petit fier” de Nadine Brun-Cosme & Marion Cocklico (thème principal : les émotions)
“Comment ça va ?” Livre d’activité d’Élise Gravel
“Du Brouillard dans la tête” de Judith Rieffel (thème principal : la dépression)
“Dans moi il y a tout ça !” d’Astrid Desbordes et Pauline Martin (thème principal : les émotions)
“Un renard dans mon école” d’Olivier Dupin et Ronan Badel (thème principal : le harcèlement)